En Champagne, dans une immense forêt au cœur du département de l’Aube, se dresse le château de Vaux. Chef d'œuvre du 18e siècle signé de l’architecte Germain Boffrand, également auteur du château de Lunéville et d’Haroué en Lorraine, ce joyau d’architecture renaît de ses cendres depuis son récent rachat en 2015.
1720
La période de gloire
L’histoire du château actuel commence à l’heure de la destruction d’un castel féodal dont on trouve les traces de son origine dès le 12e siècle, par la riche famille Troyenne de Jacques d’Aubeterre, comte de Jully. C’est sur ces terres qu’il fait venir l’architecte Germain Boffrand, élève de Mansart, pour y ériger un chef d'œuvre. Les travaux titanesques le ruineront, et il mourut dans cette maison en construction, désertée par les ouvriers compagnons, en 1726. Le château est cédé par ses héritiers à François Rémond, Marquis de Montmort, qui terminera les travaux et y vivra jusqu’à la Révolution. Revendu comme bien national, le château sera la propriété d’un certain Charles de Maupas sous Napoléon III, puissant organisateur des forces de police et militaire du Second Empire. Ses héritiers y habiteront jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, début de sa longue agonie.
Le XXe siècle
La désolation et le sauvetage
Dépouillé de ses intérieurs et laissé ouverts aux quatre vents, il faudra attendre 1970 pour qu’un passionné de patrimoine rachète la demeure, rénove les communs pour y installer un centre de jeunes filles handicapées. Il protègera le corps principal par la pose de tôles provisoires en 1995, limitant l’avancée des désordres. Philippe Vallery-Radot, sauva le château de l'effondrement en veillant à ce qu’il reste hors d’eau, et soutenu par d’immenses était en bois encore visibles sur les parties non restaurées du château.
2015
Le passage de flambeau
C’est à cette date qu’à 22 ans, Edouard Guyot rachète le château pour lui offrir son troisième souffle. L’ambition est grande : entamer et achever la restauration totale du château grâce à l’autofinancement et le soutien de l'État. Il amorce alors cette entreprise en ouvrant les communs à la location événementielle, permettant le financement des premiers travaux et l’ouverture du site au public. En 2023, le château entame sa dernière phase de travaux extérieurs : les maçonneries sont consolidées, les charpentes réparées et la couverture restaurée. Cette phase s'achèvera en 2024 et offrira aux visiteurs un nouveau visage fidèle à ce qu’il était à la fin du 18e siècle.
Tout bientôt, il ne restera plus que les communs à restaurer et l’ensemble des intérieurs à reconstituer pour retrouver un château tel qu’il était au 18e siècle. Véritable témoignage historique ouvert au public, l’aspectculturelde ce château est indéniable. Chose ici frappante, on est invité à jouer avec l’histoire en proposant des visites thématiques sous forme d'enquêtes, invitant les visiteurs de tous horizons à découvrir les particularités de la vie dans un château à cette époque. Des visiteurs qui sont conviés à une grande variété d’événements culturels, festifs et populaires tout au long de l’année. Le château est fédérateur et crée un liensocialfort, tout en assurant le financement de ses travaux grâce à un modèleéconomiquerobuste et rodé. En questionnant les travaux et le rapport avec sonenvironnement, on se rend bien compte de l’attention donnée à la préservation des forêts alentour, et de l’exploitation des ressources locales de manière durable. Les matériaux employés sont pensés pour les siècles à venir, et proviennent de lieux proches tels que le bois des charpentes coupé à Chaource, village tout proche.
Comments