Sur ses quatre niveaux, les innombrables pièces du corps principal du château de la Bussière accueillent les décors et collections du château exposées au public pendant les expositions permanentes et temporaires organisées ici. Cette activité d’accueil du public combinée aux réceptions privées (mariages et séminaires) est essentielle au bon entretien du château, faisant sa réputation, l'économie, et ce de toute sa zone d’influence. Cette année, de nouvelles pièces, jusqu’ici délaissées, accueilleront de très belles chambres qui serviront aux locataires des lieux. C’est un renouveau historique pour ce bâtiment central, n’étant plus habité depuis longtemps et finalement ré-exploité par ses actuels propriétaires, mais comment le chauffer de manière durable ?
Contexte
Isolation impossible
Ouvrir des chambres dans un bâtiment ancien, ne pouvant pas, ou très peu être isolé sous peine de le dénaturer, est un défi de taille. La dimension des pièces, le coût de l’énergie, et les normes de confort actuelles rendent la tâche ardue. C’est en observant la ressource la plus proche, et l’offre technologique actuelle que les propriétaires ont pu trouver une solution extrêmement pertinente pour leur monument : l’hydrothermie, appelée aussi aquathermie.
Hydrothermie
Pompe à chaleur Eau - Eau
Les pompes à chaleur, aujourd’hui largement répandues, ont un fonctionnement relativement simple et économique. En comprimant un gaz, on créer du chaud, et lors de sa décompression, on créer du froid. L’idée est donc de comprimer ce gaz à l’intérieur du bâtiment, et ainsi chauffer un circuit d’eau chaude, puis de le décompresser à l’extérieur pour y dissiper le froid généré. Ainsi, l'environnement extérieur doit être suffisamment chaud toute l’année pour être capable de réchauffer le gaz décomprimé de la pompe à chaleur, c’est pourquoi celles-ci fonctionnent assez mal dans les zones où les hivers sont rudes.
Si le gaz froid n’est pas remis à température ambiante, il ne pourra pas être comprimé à nouveau pour créer de la chaleur. Cette technique, en condition idéale, permet de générer jusqu’à 4 fois plus de calories à l’intérieur du bâtiment, que l’énergie électrique consommée par l’installation. Très intéressant donc pour chauffer des bâtiments énergivores comme les châteaux en hiver.
L'étang
Environnement idéal de dissipation
Le château de la Bussière à dans son architecture une caractéristique particulière : il trône sur un étang artificiel de 6 hectares. Alimenté par un ruisseau, la température du fond de celui-ci est constante toute l’année, avec une masse thermique très importante offerte par l’eau. C’est donc naturellement qu’un circuit d’échange thermique à été placé ici, permettant de capter une température ambiante qui réchauffera efficacement le gaz décompressé de la pompe à chaleur tout au long de l’hiver. Ainsi ce système fonctionnerait sans interruption pour chauffer des dizaines de radiateurs nécessaires à l’activité hôtelière, au frais d’un refroidissement négligeable du fond de l’étang. On notera également l’invisibilité du tout, là où les pompes à chaleur à dissipation aérienne nécessitent des groupes de ventilation extérieurs importants.
L’investissement est important et l’installation ne fut pas simple. Chiffré à environ 135.000€ (d’après nos échanges avec les propriétaires), la différence de prix avec la mise en place d’une chaudière classique serait amortie en moins de 5 ans grâce à l'efficacité énergétique du système.
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